C’est la société de location de matériel de cinéma Transpalux, dirigée par l’inoxydable Didier Diaz, qui vient de reprendre la gestion du site des Studios de Bry-sur-Marne. Menacés de disparition à la fin du bail, le 15 avril prochain, les studios de cinéma et de télévision étaient exploités depuis 2001 par son propriétaire, le groupe Euro Media qui était devenu locataire du lieu mi-2013 après l’avoir revendu à la société immobilière Nemoa. Vendredi dernier (6 mars 2015), un accord de « long terme » a été signé entre Didiez Diaz et cette société immobilière après des mois d’incertitude sur le devenir du lieu et des pétitions massives d’un grand nombre de professionnels – parmi lesquels Roman Polanski, François Ozon ou encore Jean-Pierre Jeunet – pour sauver cet « Hollywood à la française ». Selon Rudy Marzouk, propriétaire du terrain et gérant de la société Nemoa, Transpalux reprendra l’exploitation des « studios, ateliers et décors », ce qui représente environ 6 hectares sur les 12 que compte le site « à partir du 15 avril ». Des travaux auront lieu dès cette année pour « rénover les toitures qui fuient, changer les transformateurs électriques… des améliorations du point de vue législatif et cosmétique », a indiqué le promoteur immobilier avant d’ajouter que « l’avenir du reste des terrains du site reste à déterminer ».
L’Association des Chefs Décorateurs de Cinéma (ADC) et celle des Métiers Associés de la Décoration (MAD) ont particulièrement travaillé pour sauver les studios de la destruction et alerter les pouvoirs publics du danger de la disparition de ce haut lieu du cinéma qui a accueilli des films tels que Un Long dimanche de fiançailles ; Hunger Games ; Marie-Antoinette ; Colombiana ou la série télé à succès SODA (Calt) diffusée sur M6 et W9. Mais la concurrence entre les plateaux (sur un marché saturé) s’est accentuée et l’arrivée de la Cité du Cinéma de Luc Besson (et ses 9 plateaux des Studios de Paris, gérés par Transpalux) n’a fait qu’accentuer ce phénomène, certains devant fermer (Studios d’Arpajon…). Aux César, le chef décorateur Thierry Flamand, récompensé pour les décors de « La Belle et la Bête », avait interpellé Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication. Celle-ci avait répondu que trois projets de reprise étaient alors en cours de discussions.
Sur les réseaux sociaux, les deux associations se sont félicitées de cette reprise : « Nous veillerons à la pérennité du projet de ce nouveau locataire, et à ce que l’intégralité des terrains soit affectée au développement d’un pôle image digne du premier producteur européen de fictions. » Quelque peu remontées, les deux associations dénoncent l’inactivité d’Euro Media quant à l’entretien du site depuis son rachat en 2001. « Euro Media devra assumer ses responsabilités dans la remise à niveau de cet outil de production remarquablement conçu et indispensable à la fiction française », estiment-elles.
Situé à 10 kilomètres à l’est de Paris, l’ensemble du site de Bry-sur-Marne se développe sur 12 hectares. Inauguré en 1987 par la SFP (Société Française de Production), le site dispose de 8 plateaux allant de 290 m2 à 1085 m² et 1500 m² de décors extérieurs. Les Studios de Bry-sur-Marne intègre l’ensemble des savoir-faire, des métiers et des ateliers nécessaires à l’élaboration d’un tournage, ainsi que des moyens de post-production : décoration, lumière, matériels de fiction, espace de stockage des décors (5 000 m²), loges, bureaux, parking, restaurant…